- Couple Roulaud
- Couple Froeliger
- Alexandrie
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- Officiellement, Jumilhac compte 1 200 habitants mais le village éparpille ses lieux-dits sur 66 kilomètres carrés. Le bourg en lui-même tient sur un carré. Tous les commerces sont dans un rayon de cent mètres : l’unique restaurant, le boucher, la boulangerie où les mômes échangent un euro contre un Mister Freeze, l’épicerie et le bureau qui sert de pharmacie. Chaque année le village enregistre trois ou quatre naissance pour près de cinquante décès. Pour sauver l’école primaire, menacée de fermeture, le maire a été chercher en Égypte plusieurs familles de réfugiés syriens.
- Wael et le football En arrivant, Wael a entendu une dame parler du château de Jumilhac et il a cru qu’il allait vivre dedans. « En Syrie, on n’a pas HLM. Les pauvres, ils restent dans la rue » dit-il avec l’innocence des mômes qui en ont trop vu. Son professeur au Caire l’a viré parce qu’il manquait de sièges. A Jumilhac ils sont vingt : douze CM2 et huit CM1. Wael a des rêves de footballeur. Il vient d’avoir douze ans et il a peur que ce soit déjà trop tard. « A mon âge, Messi savait faire mille jongles. Moi, quinze, et encore, pas tous les jours… » Il espère grandir vite et se muscler les cuisses pour envoyer le ballon sous la barre transversale. Les enfants Les petits s’adaptent sans y penser. Peu importe où vous les posez, ils poursuivent leurs vies d’enfants. Ils sont la raison principale à la présence de Syriens dans ce trou perdu de Dordogne : ce sont eux qui ont sauvé l’école. Arrivés le 21 mai, ils ont tous redoublé leur première année à cause de leur niveau de français. Aujourd’hui ils parlent comme s’ils étaient nés ici, persuadés que les parisiens ont un accent à couper au couteau. La plupart ne se rappellent plus vraiment la Syrie. A peine l’Egypte. Ils n’imaginent pas quitter leur village.
- Les enfants Les petits s’adaptent sans y penser. Peu importe où vous les posez, ils poursuivent leurs vies d’enfants. Ils sont la raison principale à la présence de Syriens dans ce trou perdu de Dordogne : ce sont eux qui ont sauvé l’école. Arrivés le 21 mai, ils ont tous redoublé leur première année à cause de leur niveau de français. Aujourd’hui ils parlent comme s’ils étaient nés ici, persuadés que les parisiens ont un accent à couper au couteau. La plupart ne se rappellent plus vraiment la Syrie. A peine l’Egypte. Ils n’imaginent pas quitter leur village.
- Le Patriarche Abou Jawad est le patriarche de la famille. Il a 62 ans et une voix qui fait autorité sur sa femme et ses cinq enfants. En Syrie, il avait une usine de jeans et un grand magasin. Chez lui, à Homs, Abou Jawad était respecté. Les gens s’arrêtaient dans la rue pour le saluer. Il n’est personne à La Coquille. « Le gouvernement français nous a jetés dans la forêt » dit-il. Abou Jawad se plaint beaucoup de la vie à la campagne. Il a la nostalgie de la Syrie. « Je vais récupérer mon passeport et mourir à Homs ».
- Nadira Nadira ne se fait pas à la vie rurale. Son voile ne passe pas aux yeux des voisins. On lui a fait plusieurs fois la réflexion mais elle refuse de l’enlever. Elle dit qu’elle « adore son voile », elle le trouve « très joli ». L’appartement est bien trop petit pour une famille de sept. Nabila aimerait déménager dans une grande ville. Bordeaux, pourquoi pas. Elle n’en peut plus de tourner en rond entre les lessives et la cuisine. « Je suis entrain de devenir folle » dit-elle dans un grand sourire.
- Salah Le frère cadet. Il termine des études d’ingénieur en informatique mais à la différence de Salim, lui ne touche pas le RSA. Il a de grands yeux bleus et un sourire d’enfant. Il n’envisage pas de rentrer en Syrie. Tout ce qu’il veut c’est trouver un travail, vivre bien comme les français et ne plus voir sa mère et ses frères et sœurs s’enfoncer dans le malheur.